Malgré la pandémie actuelle*, les dirigeants du monde entier n'ont jamais été aussi optimistes ces dix dernières années, quant à l'amélioration de la croissance économique : pour 2022, 77 %, le sont dans le monde, 89 % au Maghreb.
La cybersécurité, les risques sanitaires et la volatilité macroéconomique sont les trois principaux risques identifiés par les dirigeants au niveau mondial et avec lesquels ils devront composer.
Au Maghreb, la volatilité macroéconomique est la première source d’inquiétude des dirigeants.
*L’enquête a été réalisée à l’automne 2021
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Dans le monde, 77 % des dirigeants sont optimistes quant à la croissance économique pour 2022 : un taux similaire à l’année passée et une progression de 54 points par rapport à 2020 (53 % des dirigeants prévoyaient alors un ralentissement économique). Des variations existent d'un territoire à un autre. Les dirigeants indiens sont par exemple les plus optimistes : 94 % anticipent une croissance mondiale (contre 88 % l'an passé).
Le Maghreb affiche un optimisme fort des dirigeants avec un taux de 89 %. Celui-ci est nettement supérieur aux moyennes mondiale, européenne, africaine et du Moyen Orient. Un score impressionnant qui enregistre plus de 4 points par rapport à la moyenne africaine (85 %), plus de 7 points par rapport à la moyenne du Moyen-Orient (82 %) et plus de 21 points par rapport à la moyenne Européenne (68 %).
Plus frappant encore, cet optimisme des dirigeants du Maghreb s’inscrit à contre-courant des tendances observées en Allemagne, qui est de 76 % avec une baisse de 4 % par rapport à l’année 2021, en Chine de 62 %, en recul de 9 %, et surtout aux États-Unis qui est à 70 %, qui voient cet indicateur enregistrer une baisse considérable de 18 %. Enfin, il est également supérieur au niveau d’optimisme des dirigeants britanniques (82 %), qui progresse par rapport à l’an dernier, mais dans une moindre mesure.
« Ces deux dernières années, les entreprises ont été confrontées à des défis aussi critiques que variés - la crise sanitaire, qui a notamment accéléré le basculement numérique, mais aussi la transition climatique, l’inflation, les enjeux d’approvisionnements et les tensions sur les ressources humaines ou matérielles. »
Reda Loumany, Associé Maghreb LeaderMalgré un optimisme élevé, les dirigeants sont conscients des risques qui affectent leurs entreprises : les cyberrisques et les risques sanitaires sont toujours les principaux (49 % dans le monde, 31 % au Maghreb pour les cyberrisques ; 48 % dans le monde, 36 % au Maghreb pour les risques sanitaires).
Pour le Maghreb, une menace se détache tout particulièrement : la volatilité macroéconomique qui inquiète 47 % des dirigeants (43 % dans le monde), qui déclarent être très ou extrêmement inquiets de l'impact des fluctuations du PIB, de l'inflation et du marché du travail. Le risque sanitaire et celui des conflits géopolitiques sont en 2ème position avec 36 %. En 3ème position, la cybersécurité, qui inquiète 31 % des dirigeants du Maghreb.
Le risque climatique est par ailleurs une préoccupation en hausse, pour 33 % des dirigeants dans le monde (4ème position dans le classement des risques) et pour 31 % des dirigeants du Maghreb (4ème position, à égalité avec le risque de cybersécurité). Pour ces derniers, son impact potentiel sur les revenus et sur la capacité d’innovation des entreprises est important.
Les inégalités sociales, en 6ème position au Maghreb et dans le monde, sont un risque pour 18 % des dirigeants au niveau mondial et de 17 % pour le Maghreb.
« Les dirigeants d’entreprises du Maghreb montrent un très fort optimisme quant à la croissance avec la Libye et l’Algérie comme principaux marchés de croissance. »
Philippe Couderc, Associé Deals, Country Senior Partner PwC AlgérieDe nombreux dirigeants d'entreprise de la région semblent encore incertains lorsque la question de l'impact éventuel du changement climatique est abordée. Ils sont également à la traîne par rapport à leurs homologues internationaux en ce qui concerne les engagements nets zéro, avec seulement 19 % d'entre eux prêts à aller aussi loin, contre 22 % au niveau mondial (ce qui reste une faible proportion).
Le sujet du changement climatique est pris en compte par les entreprises dans leur stratégie, c’est une prise de conscience croissante et cohérente avec la place grandissante des entreprises dans la lutte contre le changement climatique, visible à la COP26. Il est important de noter que le changement climatique fait aussi son entrée dans les boards des entreprises, restera à voir dans les faits, dans les prochaines études, si ces engagements se traduisent effectivement par une réduction des émissions.
Les actions en faveur de la neutralité carbone s’établissent pour leur part à des niveaux inférieurs aux engagements zéro émission nette (8 %). Ils s’avèrent être largement inférieur au global (26 %), et nettement inférieur à la moyenne africaine (15 %).
Les risques liés aux changements climatiques et les attentes des consommateurs constituent les principales incitations à la mise en place d’engagements environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
« Dans un monde en profonde mutation, c’est ensemble que nous inventerons des solutions durables pour contribuer à une société plus inclusive et responsable ou confiance rime avec résultats durables.»
Karim Saci, Directeur Consulting PwC AlgérieDans l’étude Global CEO Survey, PwC a recueilli les témoignages de plus de 4 400 dirigeantes et dirigeants afin d'identifier leurs priorités pour 2022 et les risques auxquels leurs entreprises pourraient être confrontées.
A travers ce nouveau podcast PwC en direct, Patrice Morot, Président de PwC France et Maghreb, vous livre les enseignements de l'étude au micro de Raphaëlle Duchemin.
Les objectifs extra-financiers les mieux représentés dans les stratégies à long terme des entreprises, et les rémunérations des dirigeants, sont étroitement alignés sur les performances quotidiennes de l'entreprise.
La plupart des dirigeants ont inclus prioritairement dans leur stratégie à long terme des objectifs liés à la satisfaction des clients (92 %), à la digitalisation / automatisation (81 %).
L’engagement des collaborateurs est davantage pris en compte dans les objectifs des dirigeants au Maghreb (64 %, contre 36 % dans le monde).
6 % des dirigeants ont dans leur prime annuelle ou leur plan d'incitation à long terme, des objectifs liés aux résultats sociaux et environnementaux de leur entreprise, soit soit 7 % points au-dessus de la moyenne mondiale.
Pour les dirigeants au Maghreb ayant ou prévoyant de mettre en place une stratégie ESG :
Réalisée tant sur l’environnement macroéconomique mondial que sur l’activité des entreprises, cette 25ème édition de l’étude Global CEO Survey et première édition Maghreb menée entre octobre et novembre 2021, livre de nombreux enseignements concernant les attentes des dirigeants.